"Vous rigolerez moins quand je vous aurai mis une balle..."
A Dontigny
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Thu Aug 26 16:48:43 CEST 2004
[...]
un type assis d'vant sa télé
partout c'est l'insécurité
"encore les jeunes, ces enculés!
et croyez-moi j'vais les matter!"
Le type à sorti sa 22
il a tiré sur les affreux
deux sont tombés sur le pavé
les autres se sont tous dispersés
après sont v'nus les brancardiers
les policiers et la télé
"j'ai protég´ ma liberté"
disait le bauf à faire pleurer
"J'étais en légitime défense
vingt contre moi j'ai aucune chance"
les jeunes c'est l'insécurité"
[...]
- Bérurier Noir, Conte cruel de la jeunesse
"Vous rigolerez moins quand je vous aurai mis une balle"
Dans une petite ville du Vaucluse, Anthony, 19
ans, jouait au foot après sa journée de travail.
Un retraité, irrité par le bruit, l'a tué. Dans
le quartier, c'est l'indifférence.
Par Marie-Joëlle GROS
http://www.liberation.fr/page.php?Article=228770
Lundi 26 juillet, ils étaient huit qui jouaient
au foot et discutaient dans ce lotissement de
Pernes-les-Fontaines (Vaucluse). Il était 21
heures. Le ballon cognait parfois contre les
conteneurs à ordures. Depuis sa fenêtre, le
propriétaire du pavillon le plus proche, un
retraité de 73 ans, a bougonné à cause du bruit.
Les jeunes ont répondu. D'après Jean-Michel
Tissot, procureur de la République de Carpentras,
le vieil homme aurait alors lancé à la cantonade
: "Vous rigolerez moins quand je vous aurai mis
une balle dans la tête."
Il a disparu, puis réapparu, cette fois armé
d'une carabine 22 long rifle. Il a tiré à bout
portant sur Anthony, 19 ans. Le garçon s'est
écroulé, touché en plein front. Le retraité a
continué de tirer. Quatre balles en direction des
adolescents, qui se sont abrités derrière des
voitures, une haie, des poubelles. Deux balles
ont sifflé aux oreilles de Frédéric, 18 ans, le
cousin d'Anthony. Puis le vieil homme est rentré
chez lui "comme si de rien n'était", note le
procureur. Attendant les gendarmes. "Il n'a pas
manifesté la moindre émotion, ni le moindre
remords, poursuit Jean-Michel Tissot. Il a
seulement regretté de ne pas les avoir tous
tués." Placé en détention, le vieillard est
poursuivi pour l'assassinat d'Anthony, tentative
d'assassinat sur Frédéric, et détention illégale
d'armes à feu. Chez lui, les enquêteurs ont saisi
un stock de munitions et un pistolet 7.65.
[...]
"Il nous traitait régulièrement de petits cons,
raconte Jean-Yves. Pour les filles, c'était
"vieilles salopes". On a toujours joué là, on
n'avait pas vraiment peur. On n'a jamais pensé
qu'il voudrait nous tuer." L'homme avait fait
construire sa maison ici dix ans plus tôt. Ancien
de l'Indochine, il percevait une pension pour une
blessure aux yeux. Veuf depuis deux ans, il ne
sortait quasiment pas de chez lui, et vivait les
volets clos. Des ados du quartier l'appelaient
"le psychopathe". On dit qu'il crevait les
ballons qui atterrissaient dans son jardin. Et,
pour couvrir les voix des jeunes, mettait "Wagner
à fond".
Dix mille habitants vivent à Pernes, "contre 5
000 il y a trente ans", commente François
Pantagène, élu au conseil général et habitant de
la ville. [...] Des retraités de la France
entière et des rapatriés de l'Algérie y ont
trouvé calme et soleil. Le Front national a
remporté plus de 30 % des voix aux régionales.
Et, la nuit, "les mobylettes pétaradantes des
jeunes" agacent certains habitants.
"C'est sûr, ce monsieur est allé un peu trop
loin, mais on ne peut pas non plus défendre les
jeunes", commentent trois vieilles femmes assises
sur un banc, à la nuit tombante. "De toute façon,
on ne peut plus parler avec cette jeunesse,
surenchérit l'une d'elles. Ils ne connaissent pas
le respect. Ils discutent sous nos fenêtres,
boivent des bières et fument je ne sais quoi." Le
soir, des jeunes se retrouvent sur un quai du
centre-ville, au bord de la rivière. "Il ne se
passe plus une journée sans qu'on pense à
Anthony, confie une fille. En quoi c'est gênant
de discuter dehors ? Ma famille vient d'Espagne.
Là-bas aussi il fait chaud, et tout le monde
reste la nuit dans les rues. Ici, on dirait que
les gens veulent nous gâcher notre jeunesse.
Qu'on les emmerde en permanence." Le lotissement
du clos de La Pernoise, où vivent l'oncle et la
tante d'Anthony, est à l'écart du vieux centre.
Des retraités reconnaissent à voix basse qu'ils
ont souvent eu envie de faire taire les jeunes
mais ont "peur des représailles".
[...]
Deux ans plus tôt, le retraité avait giflé puis
tenté d'étrangler un gamin de 10 ans. Ses parents
avaient porté plainte. Lors d'une conciliation
pénale, le vieil homme s'était excusé. Et il y a
deux mois, il portait plainte à son tour,
assurant que son grillage avait été découpé.
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